Chapitre 5: Notion de programme*
Ce chapitre ne pourra pas faire l’objet d’une évaluation lors de l’épreuve terminale écrite et pratique de l’enseignement de spécialité. BO MENE2121274N
Comme nous l’avons vu en première, un programme est la traduction électronique d’un algorithme afin qu’il puisse être compris par une machine. Dans ce chapitre, nous allons montrer qu’un programme ne peut pas tout calculer ou décider.
1 Notion de programme en tant que donnée
Certains programmes utilisent comme données le code source d’autres programmes.
- un système d’exploitation(linux p.ex) est un programme qui éxecute d’autres programmes(traitement de textes p.ex).
- l’interpréteur Python, est un programme qui traduit le code source de votre programme Python en instructions exécutables par machine: du langage machine.
2 Calculabilité
La notion de calculabilité date de 1936, il s’agit de savoir ce qui peut être calculé par un ordinateur, et donc permet de voir les limites des problèmes que peuvent résoudre les ordinateurs.
On dira qu’une fonction est calculable si elle peut être programmée dans l’un ou l’autre des langages de programmation usuels. Cette année, nous utiliserons le langage Python comme témoin : une fonction est calculable si on peut la programmer en Python.
Calculabilité et décidabilité sur eduscol
On peut calculer beaucoup de choses avec un ordinateur comme le nombre , les nombres rationnels , …
Par contre, il a été prouvé que certains problèmes n’étaient pas calculables comme par exemple :
- Savoir si un énoncé mathématique est un théorème ou pas_(s’il peut être démontré)_.
- Créer un programme qui prend un programme en entrée, et qui indiquera si le programme s’arrête ou pas : le problème de l’arrêt.
Il s’agit de problèmes de décidabilité.
3 Décidabilité
- décidabilité
-
Un problème de décision est dit décidable s’il existe un algorithme, une procédure mécanique qui se termine en un nombre fini d’étapes, qui le décide, c’est-à-dire qui réponde par oui ou par non à la question posée par le problème. S’il n’existe pas de tels algorithmes, le problème est dit indécidable. Par exemple, le problème de l’arrêt est indécidable.
3.1 Exemples de problèmes décidables
Tous les sous-ensembles finis des entiers sont décidables, par exemple:
- Décider si un entier naturel est pair ou non;
- décider si un entier naturel est premier ou non.
3.2 Exemple de problème indécidable : le problème de l’arrêt
L’indécidabilité du problème de l’arrêt a été démontrée par Alan Turing en 1936.
On peut l’interpréter ainsi : il n’existe pas de programme permettant de tester n’importe quel programme informatique afin de conclure dans tous les cas s’il s’arrêtera en un temps fini ou bouclera à jamais.
Preuve par l’absurde de non-décidabilité de l’arrêt
Supposons qu’il existe une fonction calculable termine(programme, données)
qui prend 2
arguments :
- un programme
- des données d’entrée pour ce programme
et qui renverra True
si le programme termine et False
s’il entre dans une boucle
infinie.
- en utilisant la fonction
est_pair()
définie dans la partie exercice
termine(est_pair, 128)
ou termine(est_pair, 127)
renverraient
True
.
- une fonction définie ainsi :
def est_positif(n):
if n >= 0:
return True
else:
while n < 0:
n = n - 1 # boucle infinie
return False
entrainerait une boucle infinie pour les nombres négatifs, et on aurait :
termine(est_positif, 128)
renvoie True
alors que
termine(est_positif, -2)
renverrait False
non pas car -2 n’est pas positif mais
parce que l’appel positif(-2)
ne se terminerait jamais.
Définissons une fonction test_sur_soi
.
On obtient alors une contradiction si on appelle test_sur_soi
sur elle-même :
test_sur_soi(test_sur_soi)
# l'appel éxecutera l'algorithme suivant
if termine(test_sur_soi, test_sur_soi):
while True: pass
On arrive au paradoxe suivant :
$$ {\displaystyle {\it {{test\_sur\_soi}({\it {{test\_sur\_soi}){\text{ termine}}\iff {\it {{test\_sur\_soi}({\it {{test\_sur\_soi}){\text{ boucle indéfiniment}}}}}}}}}}} $$